Comment en êtes-vous arrivée au graphisme ?
J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont souvent emmenée au musée quand j’étais gamine. J’ai fait pas mal de voyages à l’étranger, admiré de belles pierres. Ma famille était très ouverte sur ce genre de choses et j’ai pu assez tôt découvrir l’art. Les études artistiques se sont donc imposées à moi comme une évidence !
Un modèle, une influence, un mentor ?
J’ai eu un prof de typo qui m’a vraiment enthousiasmée. Quand j’ai commencé mes études de graphisme, l’étude de la typographie était très précise. Il fallait apprendre à dessiner les lettres. Avec l’arrivée du Macintosh et ses typos programmées, cet enseignement a ensuite disparu. Les jeunes graphistes n’ont donc pas eu la chance de recevoir cette éducation-là.
Ce prof m’a donné l’amour de la belle lettre, et aujourd’hui encore, je prête une attention toute particulière à la typographie.
La rencontre qui vous a marquée ?
Ce prof-là a vraiment été une rencontre marquante. Mais j’ai également fait des rencontres dans ma vie professionnelle qui ont été déterminantes. J’ai travaillé longtemps à la Maison Européenne de la Photographie (dans le Marais à Paris), au service des éditions. Dans ce cadre, j’ai eu l’énorme bonheur de travailler avec Henri Cartier Bresson et d’Edouard Boubat. Des personnes avec de grandes qualités humaines. Quant à leur qualités professionnelles… n’en parlons même pas ! Ils m’ont ouvert sur le travail photographique, m’ont donné envie d’aller chercher plus loin, dans les travaux contemporains, mais aussi plus anciens.
Vous avez travaillé 14 ans en agence puis en 2006 vous vous lancez en freelance…
J’ai eu trois périodes, dirons-nous. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé en agence de pub, pour des grosses boîtes. Puis, j’en avais un peu marre de la pub, je voulais faire autre chose. Je me suis donc tournée vers l’édition, pour faire du livre. Et au bout de quelques années, je suis repartie dans la pub ! C’est à la naissance de mon deuxième enfant que je me suis lancée à mon compte.
Entre pub et édition, votre cœur balance ?
Ce qui me ressemble davantage, c’est l’édition. Le travail de mise en page, la typo… ça me passionne. La pub, c’est plutôt une corde à mon arc. Vous savez, lorsque l’on réalise une plaquette pour un client, c’est finalement un doux mélange des deux : c’est un support pub qui doit flatter le client et convaincre le prospect, mais c’est aussi un gros travail de mise en page et d’édition…
Racontez-nous le travail/projet/mission dont vous êtes le plus fière.
Ce n’est pas un projet en particulier dont je suis fière mais plutôt toutes les fois où j’ai mis mon savoir-faire et ma maîtrise bénévolement au service d’une cause. Que ce soit une société qui se lance et en laquelle je crois, ou des associations, des œuvres caritatives, comme Corot Entraide ou encore l’association Domicile Fixe. J’aime pouvoir aider, accompagner les gens grâce à ce que je sais faire. Je le fais avec grand, grand plaisir !
Quand vous étiez enfant, vous rêviez d’être…
Je dessinais énormément, j’inventais… j’avais à l’époque dans l’idée de devenir styliste. Finalement je me suis orientée vers le graphisme. Dessiner des vêtements, ce n’était pas ce qui me passionnait le plus !
Définissez-vous en trois mots :
Je dirais d’abord rigoureuse. Ensuite, je suis à l’écoute du client ; j’ai besoin de cet échange qui va me permettre de répondre à ses attentes. Donc, le deuxième mot serait attentive. Et puis surtout, je suis passionnée par ce que je fais. C’est un vrai choix, je ne voudrais pas faire autre chose !
Vous ne pouvez pas passer une journée sans…
Sans prendre connaissance de ce qui se passe dans le monde. J’écoute beaucoup la radio – France Inter, Fip… – qui propose pléthore d’émissions très intéressantes. C’est marrant parce que j’ai une grosse culture de l’image de part mon métier, mais paradoxalement, je déteste la télé. A mon sens, c’est un bouffe-temps, je ne la regarde qu’en de rares occasions !
Avouez-nous une petite manie franchement inavouable.
C’est assez monstrueux ce que je vais vous dire mais j’ai du mal à me passer de mon Macintosh ! Au-delà d’être un outil, c’est une fenêtre sur le monde. J’avoue que j’y passe pas mal de temps.
L’objet que vous emportez partout, tout le temps, par tous les temps ?
Mon Mac portable ! Il me suit partout. C’est aussi, pour moi, un moyen de garder le lien, avec le monde, et avec mes amis, ma famille…
Votre moyen de transport privilégié ?
Le métro et le tram. J’aime moins le bus, qui est un peu aléatoire, et comme on est toujours un peu speed… Là où on vit, à Vincennes, on a la chance que l’école soit tout près de la maison : mes enfants se déplacent donc en trotinette ou avec leurs pieds !
Votre geste éco responsable préféré ?
Mes enfants m’ont beaucoup incité sur ce point. On trie tout ! Au début, ça m’ennuyait un peu mais finalement, maintenant, on a cinquante poubelles dans la cuisine !
On veille également à éteindre les lumières lorsqu’on quitte une pièce. On fait aussi très attention à l’eau. On s’attèle à ne pas gaspiller l’énergie.
Et puis vraiment, on recycle tout ce qu’il est possible de recycler. Le papier par exemple. Lorsque je recevais les bons à tirer de maisons d’édition en relecture – des énormes paquets de feuilles ! – je les donnais à mes enfants, et ils retournaient pour faire des dessins. Je peux vous dire qu’à la maison, chaque feuille est utilisée face A face B.
Vos enfants ont une grande conscience écologique, on dirait ?
Ah ça oui ! J’ai été portée par mes enfants sur ce genre de choses. Ils sont nés avec cette problématique et je peux vous dire que c’est une génération dix fois plus responsable que nous le sommes ! Un exemple : j’ai la chance d’avoir une maison à la campagne. Lorsque nous partons en balade, nous partons avec un sac plastique. Les gens sont des sagouins, ils jettent leurs déchets n’importe où. Alors, on ramasse ce que l’on peut trouver au fil de nos balades. Ce sont mes enfants qui ont eu cette initiative : de moi-même, je n’aurais pas pensé à prendre un sac pour ramasser les déchets.
Je suis quelqu’un d’optimiste d’une manière générale donc là, je suis TRÈS optimiste quant à la génération à venir et à sa conscience écologique !
Interview (téléphonique) (alors qu’on est voisines) (mais bon, on ne le savait pas)(maintenant qu’on sait, on se fera un café-terrasse) par Aurélie Godin
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